Plus d’un milliard d’utilisateurs de Facebook dans le monde dont 22 millions en France, 336 millions de Twitter dont 21,8 millions en France, 500 millions d’utilisateurs d’Instagram…(1) une révolution numérique qui nécessite de considérer cette (nouvelle) forme d’échanges et de partage d’informations afin d’intégrer cette dimension dans la communication santé.

Une réglementation stricte
En décembre 2011, force de constater l’émergence d’internet et des réseaux sociaux, le Conseil de l’ordre des médecins (CNOM) avait déjà diffusé un livre blanc précisant « La déontologie médicale sur le web ». En janvier 2014, le CNOM a également diffusé une « Charte de conformité déontologique applicable aux sites WEB professionnels des médecins » visant à inciter les médecins à produire de l’information en rappelant les bonnes pratique en matière de communication santé. Cette charte indique, entre autre que : « les explications doivent être de nature purement informative sur les maladies, la prévention, les traitement, les techniques pratiquées. Le médecin doit présenter de manière objective les avantages et les éventuels inconvénients des actes, prescriptions, interventions. Il doit le faire de façon simple et pédagogique […] Ces informations publiques peuvent venir compléter utilement celles qui auront été préalablement données à un patient lors d’une consultation. ».(2)
Plus récemment, dans un rapport diffusé en juin 2018, le Conseil d’État recommande d’assouplir
l’interdiction générale de publicité par les professions de santé afin notamment de rendre le droit français conforme au droit européen. Il a ainsi formulé « 15 propositions pour enrichir les informations susceptibles d’être communiquées au public par les professionnels de santé sur leurs compétences et pratiques professionnelles ainsi que sur les honoraires et les coûts des prestations ».(3)
Une révolution numérique en communication santé
Le digital tient ainsi une part de plus en plus importante dans toute stratégie de communication y compris dans le secteur de la santé, et requiert de maîtriser les nouveaux codes de communication dans un monde qui va de plus en plus vite. En effet, les réseaux sociaux permettent un partage instantané et rapide d’informations. Cette viralité sous-entend de peser chaque mot et de prendre le plus grand soin des éléments diffusés (photos, vidéos, partage de liens). En effet, les informations publiées ou partagées ne doivent pas être assimilables à de la publicité mais être considérées comme un service rendu.
Face à l’émergence de fausses informations circulant sur le web, la communication issue des médecins et établissements médicaux prend toute son importance. Il est à noter que pour 91% des personnes interrogées, le médecin est perçu comme la source d’information la plus fiable.(4) Si le digital crée une nouvelle dynamique, le lien direct médecin-patient ne doit pour autant disparaître. Cette révolution numérique dans le secteur de la santé nécessite la maîtrise de ces nouveaux codes ; les acteurs de la communication santé ont ainsi un rôle important à jouer afin d’accompagner les professionnels de santé et les établissements dans cette transition numérique.
Le web reste néanmoins un canal d’information complémentaire et n’a pas remplacé les médias classiques tels que la télévision, la presse et la radio. Les brochures patients trouvées dans la salle d’attente des médecins ainsi que l’interactivité dans un environnement médical (exemples : écrans dans la salle d’attente, site internet, blog médical et réseaux sociaux) sont des sources d’informations prisées par les patients afin d’obtenir de l’information santé.(4) Les outils de communication traditionnels ne doivent donc pas être délaissés au profit du développement digital. Ainsi le livret d’accueil patient ou encore le rapport d’activité doivent rester des
éléments clés des établissements de santé et contribuent à travailler leur image ainsi
que leur notoriété.
Le patient, acteur de ses soins
Avec l’émergence du web et des réseaux sociaux, le patient devient de plus « acteur de son traitement » en préparant sa consultation avec le médecin en amont, afin de pouvoir poser, le jour du rendez-vous, toutes les questions qui lui semblent importantes. Après la consultation, le patient pourra être amené à rechercher des compléments d’informations qui lui permettront de mieux comprendre sa pathologie et devenir un « patient acteur de son traitement ».(5,6) Ainsi si près d’un français sur deux a déjà utilisé internet pour rechercher des informations médicales ou sur la santé, les internautes sont 33% à avoir déjà échangé sur la santé via le web.(6)
Sources
1. Rapport sur Les tendances sur les réseaux sociaux en France 2018, réalisé par Hubsport et Talkwalker
2. Charte de conformité déontologique pour les sites web des médecins, CNOM – 30 Janvier 2014
3. Règles applicables aux professionnels de santé en matière d’information et de publicité, La Documentation Française – Juin 2018
4. Opinion Way janvier 2017 – 1139 répondants
5. Déontologie médicale sur le web, Le livre blanc du Conseil national de l’Ordre des médecins –Décembre 2011
6. Etude Kantar réalisée par téléphone du 4 au 16 février 2013 pour Patients & Web auprès d’un échantillon national de 1002 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, PCS du chef de famille, région de résidence et catégorie d’agglomération)